Je viens de laisser l'homme au bord de la route dans sa couverture, le petit dans les bras de cette nouvelle famille inespérée.

Je ne suis pas sûr de m'en remettre tout de suite.

Qu'est-ce que c'est que t'as jamais fait de plus courageux ?
Me lever ce matin, dit-il.

La route, Cormac McCarthy

Non, le livre ne se résume pas à ce dialogue. Un autre m'a atteint bien plus dans les dernières pages, mais le révéler tuerait une partie du livre.

Suis-je atteint parce que je suis un père de 3 garçons ? Je ne sais pas comment l'homme peut imaginer survivre dans ce monde en ayant connu celui qui l'a précédé. Comment le petit peut vouloir continuer à y vivre même s'il n'a connu que lui ? Veut-on vivre ou vit-on seulement ?

Je ne sais pas si moi-même je ne l'aurais pas suivi, elle, dès le début. Mais si c'est pour eux ? Mais à quoi bon ? Et pour eux, vraiment ? Non, en fait, rien que pour ce fameux dialogue, je resterai. Peut-être.

Ceux qui l'ont lu comprenne sûrement, que les autres le lisent pour comprendre à leur tour. Et pour les extraits que j'ai pu en voir, n'imaginez pas voir le film en pensant échapper au livre, vous rateriez tout.

Merci Bertrand de me l'avoir fait lire.