Jamais en vingt-trois années de soutien aux victimes d’agressions sexuelles, à aucun endroit du monde, n’ai-je entendu un seul cas d’homme recherché par deux nations, et placé en isolement sans liberté provisoire en attendant d’être entendu par la justice, pour aucun présumé viol, même le plus brutal ou le plus facilement démontrable.

Pour les dizaines de milliers de femmes qui ont été kidnappées et violées, violées avec un pistolet sur la tempe, violées en réunion, violées avec des objets contondants, violées quand elles étaient enfant, violées par des proches, et qui sont toujours en train d’attendre une once de justice, la réaction extrêmement inhabituelle de la Suède et de l’Angleterre revient à une gifle en plein visage. Car cette réaction envoie le message que si jamais vous voulez qu’on prenne au sérieux un crime sexuel, vous avez intérêt à ce que votre agresseur soit également en train d’embarrasser le gouvernement le plus puissant du monde.

Garder Assange en prison jusqu’à son interrogatoire, oui, bien sûr, si nous vivions soudainement dans un monde féministe où le crime sexuel était pris au sérieux : mais Interpol, la Suède et l’Angleterre doivent, s’ils ne sont pas en train de manipuler de manière immonde un problème sérieux de droit des femmes pour des motifs politiques cyniques, emprisonner aussi les centaines de milliers d’hommes dans leur pays et partout dans le monde qui sont accusés de manière nettement moins ambiguë d’agressions beaucoup plus graves.

(http://www.huffingtonpost.com/naomi-wolf/jaccuse-sweden-britain-an_b_795899.html)

Je l'avoue, j'étais passé à côté de cet aspect des choses. Voir Assange poursuivi pour un soi-disant "viol" me faisait tristement sourire. Quelque part, j'approuvais la démarche suédoise de considérer ce qu'il aurait fait comme un viol. Mais l'énergie dépensée autour de cette triste affaire était bien sordide...

Je n'avais aucunement pensé à toutes ces femmes réellement violées et dont les droits sont largement méprisés dans cette affaire. Mille excuses..

(via Sexactu, merci Maïa)