Je fais du vélo dans Paris depuis pas mal d'années. N'allez pas imaginer pour autant que j'accuse le coup d'une certaine vieillesse, mais j'ai surtout commencé très tôt. Habitant en banlieue, j'allais fréquemment à Paris en vélo. Une petite dizaine de kilomètres, c'est toujours vite fait. Et c'est le vélo qui m'a fait aimé Paris. Je connaissais la ville sous-terraine et le reste en voiture (en particulier les "Paris by Night" organisés par mon père à mon plus grand plaisir pour tous les visiteurs de la maison). Quelle ne fut pas ma surprise lors de mes premiers tours de roue de découvrir à quel point tout est proche. D'un coup de pédale on passe Beaubourg, hop l'hôtel de ville, la tour St Jacques - un des mes monument préféré qui se redécouvre petit à petit et affiche toute sa blancheur - et on est déjà au Louvre, si vite. Ado je me surprenais "tiens c'est là ça ?" Et la tête à peine tournée "Ah, ça aussi c'est là ?!".

Le vélo est donc un moyen de transport que j'apprécie particulièrement dans la ville. Y étant habitué très tôt - et ayant fait pas mal le c** en roller aussi sur la route et ailleurs - je n'ai jamais trouvé la circulation dangereuse. Il faut savoir s'imposer aux autres usagers, courtoisement mais fermement. Par exemple, ne pas rouler bien à droite contre le trottoir. Les piétons débordent copieusement sur la route à chaque carrefour, les portières s'ouvrent sans prévenir et les voitures doublent sans s'écarter voir en serrant pour être sûres de passer. Toujours obliger les voitures à vraiment doubler, et tant pis pour le coup de klaxon derrière.

Il a toutefois quelques défauts. N'en déplaise aux beaux parleurs, on transpire sur un vélo. Enfin en tout cas, je transpire, voilà. Surtout parceque j'ai toujours eu du mal à pédaler dans la choucroute et que je préfère de loin sentir l'effort sous les pieds. Alors comme je force, je transpire, CQFD. Et arriver au taf avec une chemise détrempée et un fond de culotte ayant dépassé le stade de l'humidité depuis déjà la moitié du trajet, ce n'est pas idéal. J'ai arrété d'aller en vélo avec ma première moto : plus vite, plus fun et loin du métro que j'ai tendance à fuir (au point de ne pas partir du boulot pour ne pas être dans la foule des heures de pointes, quitte à rentrer trop tard).

L'autre défaut et le risque de vol. J'ai "perdu" une selle, et j'ai eu la chance que l'antivol résiste suffisament pour empécher une "disparition", mais le risque est fort. Un voisin en est à son troisième en deux ans si j'ai bonne mémoire... Paradoxalement, ce risque ne m'inquiète pas en moto.

En fait, le vrai souci est que je n'ai pas toujours envie de prendre le vélo mais que je le regrette ensuite, ou l'inverse ! En plus il est rangé à la cave, copieusement envahie ces temps-ci et le sortir relève du challenge, et j'y perd au moins 10 minutes.

C'est là que débarquent les Vélib'

Velib véloVendredi en fin de journée je suis rentré de vacances. Vendredi soir je suis allé me promener, pour reprendre l'ambiance du quartier, de la ville, à pied. Evidement, je suis passé devant une station. La plus proche de chez moi est au niveau du métro, 3 minutes pas plus. Après avoir parcouru l'écran, je me suis amusé de voir les premiers utilisateurs buter sur cette station pleine alors qu'ils voulaient rendre leur vélo. Aller, hop, j'en prend un, cela fera toujours une place, et puis 1€ les 24h, ce n'est pas cher pour essayer. Et c'est parti.

Non, le vélo n'est pas trop lourd. Qui a dit ça ? Beau ou pas beau, je m'en moque. Pratique : oui ! La selle est un peu trop proche du guidon à mon goût et les ergots du dit guidon un peu dur. Le panier devant est parfait pour ne pas se tremper le dos avec le sac collé dessus. La lumière allumée en permanence, même à l'arret et qui n'implique pas d'effort comme une dynamo : je veux la même. Bon, il y a bien un défaut, rapport au fait que j'aime bien "forcer" sur un vélo, j'aurai préféré une 4ème vitesse. La 3 dans les descente est vraiment trop courte. Mais au moins, je transpire moins. Bref, en un mot RAS sur le vélo, c'est l'essentiel.

Le système maintenant. Oui, c'est vraiment pratique et simple. J'ai associé mon pass navigo à l'abonnement une journée, cautionné le vélo avec la carte bancaire (au passage, bonjour la traçabilité des déplacements en croisant toutes ces données...), on badge, tape le code, retire le vélo et go.

Sauf que, 1) il faut qu'il y ait un vélo, 2) que le vélo soit disponible et 3) qu'il soit en bon état :-) Concernant la disponibilité des vélos, je n'ai pas encore compris pourquoi certains vélos sont verts mais pour autant indisponibles. Ou encore sur quel(s) critère(s) un vélo est en rouge. Mais surtout, je me suis heurté à deux reprises, soit à des stations vides lorsque je veux partir, soit pleines à l'arrivée. Pas d'inquiétude pour autant, il faut prendre en compte ce désagrément et bien profiter du 1/4 supplémentaire pour trouver une place, mais attention que Vélib' ne devienne pas "le vélo des gens qui marchent (contre leur grè)" Ajoutons à cela que le plan des stations n'est pas disponible ou que toutes les stations ne sont pas encore ouvertes, cela peut rendre l'opération délicate. Avec un peu de philosophie, on se dit que l'on visite Paris.

Velib ticketCadeau bonus : le chronométrage du temps de parcours... Car on peut demander un ticket qui indique l'heure de relève et de dépose ainsi que les numéros de stations (il semblerait que ce soit directement accessible sur le site pour les abonnés annuels). Je sens pointer le nez des "concours à la con Vélib'". Alors, de la porte Maillot à la porte de Vincennes, ou plus drôle de Bastille à Menilmontant - en haut (trop facile dans l'autre sens).

Aller, trève de badinage, le système m'a plu. En attendant d'avoir la carte 1 an, je suis reparti pour 7 jours, et venu avec ce matin. Mais vu la météo, pas sûr que je rentre aussi comme ça, ce qui est justement pratique. Quoi que j'ai des courses à faire, et c'est aussi ce qui fait tout l'intérêt du Vélib'